On a tendance à classifier la tomate comme étant un légume, particulièrement dans le domaine de la gastronomie où celle-ci est habituellement apprêtée ou servie dans des plats au profil gustatif plus salé. En effet, il est assez rare, mais pas impossible, de retrouver des tomates dans un plat sucré comme un dessert, par exemple, le sucré étant typiquement associé aux fruits.
La définition culinaire n’est cependant pas la seule à considérer lorsque l’on se pose la question à savoir si la tomate est un fruit ou un légume, et il faudrait plutôt se tourner du côté de la botanique pour y trouver réponse.
Bien qu’il ne semble pas exister de consensus scientifique sur cette question, on définit généralement les légumes comme étant toutes parties comestibles des plantes, qu’il s’agisse des racines, des tiges, des tubercules, des feuilles, des graines et même… des fruits! La carotte, le navet, la pomme de terre, la betterave ou même la rhubarbe seraient donc tous des légumes selon cette définition.
Le fruit, quant à lui, se caractérise comme étant un organe végétal contenant les graines de la plante et dont le rôle est de les protéger jusqu’à leur dissémination. Il succède à la fleur dans le cycle de croissance et de reproduction de la plante.
La tomate, qui contient des graines, serait donc à la fois un fruit et un légume!
Ainsi, aubergine, concombre, poivron, piment et courgette – d’heureux partenaires culinaires de la tomate – seraient tous des fruits, puisqu’ils contiennent au moins une graine pouvant servir à la reproduction de la plante dont ils sont issus. Plusieurs d’entre eux, notamment l’aubergine, le poivron de même que la tomate, notre grande favorite, sont également reconnus comme des baies. En effet, la baie est un fruit habituellement charnu et juteux, qui porte ses graines à l’intérieur et qui a la particularité d’être indéhiscent, c’est-à-dire que son épicarpe (sa peau) ne se rompt pas naturellement dans le cycle de croissance pour libérer les graines et favoriser la germination.
Contre toute attente, la fraise, coqueluche du Québec, est classifiée à tort au rang des baies et même des fruits (pensons à strawberry, en anglais). Elle est en fait le prolongement du pédoncule de la fleur du fraisier, faisant d’elle une induvie ou un faux-fruit, donc une partie accessoire de la fleur qui persiste après celle-ci. Ce seraient plutôt les akènes, ces petites graines blanchâtres à la surface de la fraise qui ont la bien fâcheuse tendance de se coincer entre les dents, qui seraient les fruits du fraisier!
Il ne faut donc pas se fier uniquement au profil gustatif parfois trompeur des aliments du potager afin d’en déterminer la classification, mais plutôt à leurs fonctions et attributs sur la plante.
